vendredi 28 novembre 2014

4 destinations pour foodies



Nous y sommes. Dame Nature nous l’a fait comprendre. Vous avez bien compris de quoi je parle… de l’hiver qui s’en vient! Je ne suis pas pessimiste, j’aime l’hiver. La neige, Noël, le plaisir de marcher dans la tempête, enveloppé dans le blizzard en ayant l’impression d’être seul au monde. Pour un paquet d’autres raisons aussi. D’accord, j’entends déjà les plaintes. Il fait froid. Il faut déblayer l’auto et l’entrée. Il fait noir à même pas cinq heures le soir. Patati et patata. Je suis avec vous, je vous comprends. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Cette fois, faisons bonheur commun. J’ai envie de voyager, d’explorer. Allons découvrir le monde afin de se sortir de ce blues du thermomètre et de la grisaille. Partons au Mexique, en Chine, en Italie, au Québec... Pourquoi au Québec? Quelque-chose cloche ici. Je parle d’exotisme ensoleillé. Je dois être tombé sur la tête! Pas du tout. Et non, je ne tirerai pas au sort de voyage! Soyons imaginatifs.

Cette semaine, je vous propose quatre adresses pour parcourir le monde dans une perspective gastronomique. Ce n’est pas voyager ça mes amis? La cuisine et les bons produits ethniques permettent de visiter les pays par leur culture. Brillat-Savarin, un des pères fondateurs de la gastronomie, disait entre autres « la découverte d’un mets nouveau fait plus, pour le genre humain, que la découverte d’une étoile ». En attendant de découvrir que notre étoile le Soleil produit encore de la lumière, je vous suggère de partir à l’aventure en quête de bonne chère. Quatre destinations, épiceries fines et marchés d’alimentation ; Fou d’ici, marché Milano, Kim Phat et le Marché des Saveurs.

Fou d’ici (Québec)

En plein quartier de la fourrure se tient une épicerie fine se distinguant par son offre. Fou d’ici ça représente le Québec, l’amour de La Belle Province. Que le meilleur.  J’ai un coup de cœur pour le bœuf Wagyu élevé au Québec, une viande d’excellence. La race Wagyu s’avère à être celle choisie pour le bœuf de Kobe au Japon, le plus cher de la planète. Traditionnellement massé à la main, l’animal donne une viande abondamment persillée, tendre, juteuse et au goût incomparable. Par ailleurs, la poissonnerie porte sur ses étals gravlax variés et autres délices de la mer. La fraîcheur y prime. Côté boulangerie, l’Amour du pain de Boucherville, nommée l’an passé meilleure boulangerie du Québec, y livre quotidiennement. La ficelle au fromage et bacon demeure pour moi un incontournable, surtout réchauffée. Miam! On passe les allées en butinant à droite et à gauche. La charcuterie et la fromagerie inspirent. On peut y faire une sélection gourmande pour servir sur planchette, digne du Hambar. Je pourrais continuer ainsi et faire l’éloge de tous mes coups de cœur. Il y en a trop. Allez plutôt les visiter vous-même trouver la perle rare.

360 Maisonneuve O.
Montréal, Qc
H3A 0G6

Milano (Italie)

Qui ne désire pas voyager en Italie? Sûrement peu d’entre vous… Veuillez me suivre!

En pleine Petite Italie, ce royaume de la boustifaille italienne saura vous inspirer à créer des plats raffinés dans l’authenticité. Le vrai et le simple caractérisent la gastronomie de la Botte par l’utilisation d’ingrédients de la meilleure qualité tout en les mettant en valeur par des recettes et méthodes culinaires respectant l’intégrité des goûts. Du parmesan à l’huile de truffe en passant par les pâtes fraîches, Milano saura combler vos envies gourmandes. À deux pas du marché Jean Talon. Pourquoi ne pas faire une pierre deux coups en allant vous promener dans le quartier et même essayer un des restaurants s’y trouvant. Il y en a pour tous les budgets. Plusieurs boutiques environnantes vendent des machines à espresso, outils de cuisine et même des motos. Un des voisins de Milano tient concession de Ducati.

Pour une alternative regorgeant d’économies, je vous recommande le marché Bonanza. Je ne dis pas que Milano est cher, mais Bonanza offre davantage de bas prix. Question de budget.

Milano
6862 St-Laurent
Montréal, Québec
H2S 3C7

Bonanza
6852 Jean-Talon est
St-Léonard, Montréal, Québec
H1S 1N1

Kim Phat (Asie)

Êtes-vous prêts à décoller? Cap sur l’Asie.

Je le reconnais, l’Asie est mystérieuse, intéressante, complexe. Délicieuse? Certainement! Sa gastronomie demeure une classe à part, issue de savoir-faire tantôt millénaire, tantôt moderne. Le résultat d’influences des valeurs, de la culture, de la religion, pour ne parler que de cela. Ce coin du monde possède un corpus culinaire particulier nécessitant des produits alimentaires souvent difficiles à trouver.

Vous trouverez chez Kim Phat une variété asiatique de nouilles, viandes, poissons et légumes, par exemple. Je vous conseille de prévoir assez de temps pour vous familiariser avec ce qu’il y est offert. Osez essayer!

Ils sont situés à trois adresses à Montréal et à Brossard.



Marché des Saveurs

Retour au bercail. Quel voyage! J’allais oublier, j’ai un dernier endroit à visiter avec vous…

Saveurs disent-ils? Absolument! Riche d’une gamme de produits du terroir, le Marché des Saveurs ouvre les portes de la plus fine mangeaille des régions québécoises. 6000 produits, 6000 façons de parcourir nos régions à travers la typicité d’ici. Pas d’énumération de ce qu’il y a sur les tablettes, trop compliqué. Comme le dit le site web, il s’agit la plus importante vitrine du terroir québécois en Amérique du Nord. Idées de cadeau? Bien sûr car Noël arrive à grands pas. De plus, vous encouragerez l’économie de la province donc de gens de chez nous voués à l’excellence. Étonnement garanti.

280 Place-du-Marché-du-Nord
Montréal, Québec
H2S 1A1

Vous voilà de retour à la maison.

Je vous convie à prendre de nouvelles avenues et de laisser libre cours à vos désirs de voyager par la gastronomie. La beauté de ce genre de tourisme (au sens figuré il va s’en dire) réside dans l’enrichissement de vos connaissances sur la diversité du monde. Les frontières deviennent accessibles aisément et instantanément par les plaisirs de la table. Il vous suffit de faire des recherches un tant soit peu pour apprendre. La profondeur d’immersion dans les cultures étrangères à travers la cuisine se veut une expérience se rapprochant du voyage. Il ne me reste qu’à vous souhaiter bon voyage!

Vale,


Rémy

jeudi 20 novembre 2014

Entrevue avec David Deschênes, propriétaire de chez Le Bièrologue



Hochelaga-Maisonneuve

J’imagine que nous connaissons tous au moins une boutique gastronomique où nous aimons aller, parfois de proximité, parfois valant le détour. Pour ma part, je peux en nommer plusieurs. Vous saurez lesquelles en lisant chroniques gourmandes Montréal, je n’y manquerai pas!

Cette semaine, j’ai visité une adresse de quartier que j’apprécie franchement. La déco du local est recherchée. On y retrouve toutes sortes d’artefacts de la bière. Diverses caisses de bière en bois et anciennes, murs en bois de grange, cadres originaux dont un de la bière Frontenac Export avant l’achat de Frontenac par Molson dans les années 30. Oui, la Molson Ex. Les produits sont offerts dans une variété étonnante pour la bière, le cidre et la bouffe. 100% québécois. Je constate qu’il y a un engouement grandissant pour le houblon et le malt. De plus, l’achat de circuit court devient de plus en plus un facteur important dans les décisions d’achat. J’approuve.

Par-dessus tout, j’y vais pour les conseils de David et son équipe. Toujours dynamiques, ils vous proposeront des bières selon vos envies et l’occasion. J’ai rencontré pour vous David Deschênes, propriétaire de ladite boutique de bières de microbrasserie et épicerie fine, Le Bièrologue. Autant pour les néophytes comme moi que pour les amateurs, je crois que cette entrevue vous donnera une meilleure image du monde brassicole québécois et que cela vous donnera envie d’essayer ainsi que de partager vos découvertes. Voyons d’abord ce que David a à nous dire entre deux clients. Ces derniers se pressaient probablement d’acheter un breuvage de choix à boire devant le match de la Sainte-Flanelle se déroulant un peu plus tard!


Rémy M. Gagnon : Félicitations pour Le Bièrologue, il s’agit depuis 2012 d’une adresse de choix pour la bière de microbrasserie québécoise et des produits d’épicerie fine venant eux aussi de La Belle Province. Vous êtes situés dans l’est de Montréal. Pourquoi HoMa?

David Deschênes : HoMa c’est plutôt journalistique. Je dirais Hoch’lag, le quartier. Je dirais pour l’énergie postive et contagieuse. Une fierté pour ce quartier qui est en émergence et qui se revitalise (on a qu’à penser au Trèfle, Mr Smith et autres bonnes adresse sur Ontario est en plus du parc Morgan qui s’est refait une beauté). C’est aussi pour la diversité des habitants de la place. Autant les gens qui ont grandit ici que les professionnels qui s’y installent, les artistes et j’en passe. Cet intérêt pour Hoch’lag se verra à la télé demain, vendredi le 21 novembre, au Téléjournal de TVA, qui a entre autres visité Le Bièrologue pour l’occasion.

R.M.G. : On se situe dans une ancienne épicerie de quartier. Cela vous a-t-il inspiré pour la création de l’intérieur du local?

D.D. : Non. Ça a été une découverte. Le concept réside à se sentir chez soi. Pour le touriste, c’est davantage reconnaître le côté très québécois de l’endroit. Par ailleurs, embellir le patrimoine local et culturel.

R.M.G. : Parlez-moi de l’esprit chez Le Bièrologue. Comment définissez-vous votre culture?

D.D. : Le Bièrologue, c’est la fierté des produits locaux et de la culture québécoise. Je dirais d’ailleurs le professionnalisme. On ne fait pas que vendre de la bière ici. On conseille et on guide. On veut élever la culture de la bière à Montréal.

R.M.G. : Vous offrez que des produits québécois,  soit des bières, des cidres et de la bouffe.  Pourquoi est-il selon  vous si important d’acheter local, surtout avec autant de produits importés eux aussi attrayants? Comment le Québec brassicole et du terroir alimentaire se démarque?

D.D : Assurément pour diverses raisons. Premièrement, pour l’économie locale. Ça me fait chaud au cœur de créer et de maintenir de l’emploi pour les gens d’ici. Je pense aux Îles de la Madeleine d’où je me fournis en produits de la mer (fish ‘n’ chips, hareng, saucisse de homard, etc.). Je trouve ça super important. Ensuite, pour l’environnement. Au lieu du jus d’orange de la Floride qui a parcouru des milliers de kilomètres pour se rendre jusqu’à votre table, j’offre une alternative de circuit court. Du jus de rhubarbe du Lac Brome. C’est délicieux! Dans le même ordre, acheter local, ça représente une action citoyenne. De la fierté pour notre culture québécoise, donc se brancher sur sa propre histoire. Je rajoute que je connais tous mes fournisseurs par leur prénom et nom de famille. On se parle régulièrement. Je sais avec quoi mes produits sont élaborés, la qualité des ingrédients et surtout, je peux avoir une traçabilité des produits. Enfin, il s’agit d’un hommage aux artisans de la province. Les gens veulent de plus en plus savoir la provenance de ce qu’ils boivent et mangent.

R.M.G. : En effet, tu viens d’avoir un client qui tenait à savoir de quelle ville provenait sa bière Farnham… de Farnham!

Vous aviez sur les tablettes de la St-Ambroise à la citrouille jusqu’à cette semaine. Un délicieux produit de saison. Y-en-a-t-il d’autres de saison? Qu’est-ce que nous trouverons chez vous de ce genre dans les prochains mois?

D.D. : En fait, chaque saison a sa spécialité. Le printemps, on trouve les bières à l’érable et les ceintures fléchées. Ça marche fort! L’été, on a les bières de fruits. Ste-Amboise à l’abricot, par exemple. L’automne, on retrouve les cidres, la bière de pomme et de citrouille aussi. Quant à l’hiver, les microbrasseries proposent des bières de Noël, épicées en plus de celles étant plus puissantes.

R.M.G. : Du côté aromatique, la bière se compare-t-elle à la richesse du nez et du goût des vins, par exemple?

D.D : Quand on parle de vin, on parle d’un alcool qui est produit dans son terroir. Le raisin, donc le cépage, demeure l’ingrédient unique et vinifié selon un savoir-faire. La bière se trouve à être faite à partir d’une recette où le grain mélange à la levure et même d’autres éléments. Le savoir-faire du brasseur crée un breuvage où on goûte le terroir. Le nez, le goût, les flaveurs et le visuel créent une richesse dans un breuvage vivant, mais différent du vin. Le tout, très lié à la nourriture. On peut faire du pairing. Par exemple, le grain se révèle un excellent mariage avec le fromage, dans le pain comme la bière.

R.M.G. : As-tu un type de bière préférée ou carrément une bière fétiche?

D.D. : Oui. Le style saison. C’est belge. Agrumées et épicées, ces bières sont nobles et ont été historiquement brassée par les fermiers. On la boit dans une coupe.

R.M.G. : As-tu des bières à proposer à nos lecteurs?

D.D. : Chez Le Bièrologue, on retrouve des éditions limitées parfois rares. Je vous en propose trois.

- Microbrasserie Les Trois Mousquetaires, Porter baltique, 2014, 10,5% d’alcool, vieillie en fût de bourbon et brandy, championne du monde dans sa catégorie aux World Beer Awards. 

- Microbrasserie Charlevoix, Dominus Vobiscum, Lupulus, triple IPA, 10%.

- Vieille gueuze, 5,1% d’alcool, style Gueuze mais québécois (Gueuze est une appellation d’origine contrôlée en Belgique), rare




Éclairé de cette entrevue, je parcours la boutique, avide de mieux connaître ce que Le Bièrologue offre de mieux. Je suis ravi et amusé de voir des produits de l’érable originaux. Bec Cola. Un Cola à base de notre sirop national. Du thé du Labrador (provenant de Épices de Cru). Toutes sortes de produits d’épicerie fine; pizza au saumon fumé, sauce tomate la Salsa de la Nonna de la Drogheria sur l’avenue Fairmount, fromages, saucissons Sipousse de Fou du cochon (La Pocatière) et j’en passe. Et que dire de la sélection de bières et cidres. Vous y trouverez les verres appropriés au cas où vous voudriez pousser l’expérience plus loin. Tout cela m’ouvre vers de nouvelles perspectives gastronomiques. Je vous recommande chaudement Le Bièrologue. Surtout, allez-y pour les conseils de David et son équipe et pour acheter les produits du Québec.

Le Bièrologue
4301 Ontario est
Montréal
H1V 1K5

http://www.lebierologue.com/

À la semaine prochaine!


Rémy

mercredi 12 novembre 2014

BLACKSTRAP BBQ, Verdun



Style BBQ du sud-est des États-Unis

Depuis deux ou trois années, il semble y avoir un engouement quant à la cuisine du sud-est de nos voisins étasuniens. On connait Moonshine BBQ, Triple Crown Dinette et même Kitchenette, pour ne nommer que ceux là, mais lors d’une fraîche soirée d’automne, je  me dirige vers Blackstrap BBQ pour un souper en amoureux. Pourquoi la rue Wellington à Verdun? Parce que ce quartier en pleine effervescence offre plusieurs adresses aux styles invitants et chaleureux. Pas pour le côté romantique, évidemment! Pour le dépaysement; le décor rustique et simple mais efficace  (on aime les tables style picnic en bois massif), la musique blues-rock et folk-country, l’ambiance de diner américain et le staff sympathique.



En assiette, la viande est à l’honneur. Tout y est fumé sur place. Poulet, côtes levées, brisket de boeuf et même de la dinde, boucanés au bois de pommier et de chêne. Pas de flafla… Juste une cuisine honnête qu’on savoure avec un cidre Mc Keown ou de la bière de chez Joe Beef. C’est savoureux, tendre, presque juteux. Ce qui rend le tout encore meilleur, ce sont les marinades et sauces BBQ épicées et réconfortantes. On se rend compte rapidement en arrivant dans le resto que leurs propriétaires sont primés dans les concours nord-américains de bouffe fumée de ce genre. Effectivement, c’est bien réussi. 

On s'en tire dans une brochette de 15 à 30 dollars par personne. 

On aime le côté écolo du resto qui offre ses produits dans des contenants recyclés et biodégradables. C'est une initiative qui doit être soulignée alors que tant d'endroits ne s'en soucient guère.

On y retourne? Certainement si je suis dans le coin.

Pour plus de détails...


Tant qu’à passer par là, pourquoi pas se rendre ensuite à deux pas au Benelux pour boire une bonne bière artisanale?


vendredi 7 novembre 2014

C’est vendredi! Qu’est-ce qu’on boit?



Justement, je réponds à la question du titre. J’ai trouvé pour vous une sélection intéressante de boissons alcoolisées qui sauront égayer vos papilles et vous faire oublier votre semaine de dur labeur. Je vous propose deux vins rouges, un blanc, un mousseux et une bonne bière, question de plaire aux amateurs en tous genres. Pourquoi pas en essayer un à l’apéro et un autre pour la suite des choses? Surtout que cet éventail de produits se situe à moins de 25 dollars l’unité. À vous de jouer!

Antech, Cuvée Expression, Crémant de Limoux (Languedoc-Roussillon), 20,90$

Quoi de mieux qu’un bon mousseux pour l’apéro. Les bulles ont pour moi quelque-chose de festif, une classe à part. Je ne suis pas nécessairement vendu au champagne quand il est question de sortir les flûtes. En raison de l’offre limitée par rapport à la demande, les vins mousseux de Champagne sont plutôt chers. Prenons par exemple un Veuve-Clicquot. Pour plus de 70 dollars, vous avez une bouteille qui est certainement un gage de qualité, mais qui ne saurait pas se qualifier aux côtés de certains crémants de Bourgogne et cavas (mousseux d’Espagne venant du voisinage de Barcelone) de ce monde. Dans cette perspective, je vous propose un crémant de Limoux. Laissez-moi vous le décrire.

On y voit de superbes et fines bulles, bien persistantes. Le nez se veut frais et invitant. En bouche, l’attaque est d’une acidité rafraîchissante. On dénote des flaveurs d’amande et de citron, le tout étant un peu beurré. À peine sucré. Sincèrement, ce mousseux m’a marqué assez pour bouder la Champagne… un peu! Vous avez donc un mousseux d’excellente qualité, ne demandant ni décorum particulier, ni occasion spéciale. Pas mal non?

Code SAQ 10666084

Dominus Vobiscum blanche, Microbrasserie Charlevoix, Québec

Pour ceux dont les bulles intéressent, mais qui préfèrent la bière, voici la Dominus Vobiscum blanche. Concoctée dans une microbrasserie québécoise qui se distingue nettement. Quant à moi, une blanche demeure un excellent apéro. C’est rafraîchissant, pas trop alcoolisé, doux et combien délicieux.

Celle dont il est ici question se démarque par sa typicité très belge tout en étant un produit bien de chez nous. Cette blanche exquise n’a rien à envier à ses cousines belges. Sa robe quelque peu voilée coule si bien, dévoilant des arômes de coriandre et un soupçon d’agrumes. J’allais oublier! Sa mousse légère donne une impression délectable de la qualité du grain (blé) avec laquelle elle est brassée.

Il n’y a rien de plus à dire, je vous la recommande chaudement. Maintenant disponible même chez l’épicier Metro, on la trouve facilement.

Léon Beyer réserve Riesling, Alsace, France, 18,95$

Ce vin blanc restera, selon moi, un classique. Ce riesling nous charme par une olfaction délicate et par son goût de fruits à chair blanche, son côté floral et sa subtile minéralité. Son acidité est peu élevée et il se boit presque comme un jus de fruits. Léon Beyer fait partie d’un cercle sélect de viticulteurs de renom où la Tenuta San Guido figure (un des vignobles pionniers du Bolgheri en Italie, AOC ayant donné naissance aux supertoscans tant imités). Il s’agit d’une valeur sûre à laquelle vous pouvez vous fier.

Code SAQ 00081471

Blés crianza 2011, Valence, Espagne, 15,95$

Croyez-moi, ce vin bio de la bodega Aranléon étonne par son prix relativement bas par rapport à sa qualité. Je trouve intéressant de boire du vin bio car l’offre de ces vins augmente en quantité et en qualité. Ce type d’agriculture permet une production plus saine pour l’environnement et pour la consommation. C’est un créneau vinicole qui gagne à être exploré, surtout dans la lancée des vins nature et produits en biodynamie. De ce qui est du crianza, on parle d’une méthode de vinification espagnole. Le vieillissement doit se faire en minimum deux ans, dont 8 mois en barrique. On obtient alors des vins ayant du caractère, souvent boisés.

Ici, on a affaire à un assemblage de cabernet sauvignon, de monastrell (nom du mourvèdre en Espagne) et de trempranillo. Tout d’abord, le nez étant classe et révélant du fruité et du boisé, donne un goût fidèle à l’olfaction. La bouche, ample et ronde, est effectivement fruitée, mais aussi dans les notes de terre et de boisé. On goûte la prune et les fruits noirs. Ce vin possède des tanins soutenus, tout en étant souples, à la limite du gouleyant. Je bois le rouge en apéro, en cuisinant. Je finis la bouteille en mangeant. La dégustation du vin rouge ne réside pas seulement dans l’accompagnement d’un repas, c’est mon avis.

Code SAQ 10856427

CMS, Washington state, Columbia valley, États-Unis, 20,05$

Ce cab-merlot-syrah saura vous enchanter. La vallée de Columbia a su faire ses preuves et de ce fait, nous pouvons en dire autant de l’état de Washington. On a qu’à penser aux vins de l'actuelle star du vin Charles Smith.

La famille Hedges nous offre un vin typique des nouveaux états producteurs étatsuniens (états de Washington et Oregon), mis à part les exceptions. Je m’explique. Nous avons un vin à la fois souple, structuré et ayant du caractère. Le bois se mêle au terreux, avec un côté un peu torréfié et cacao. Les tannins s’agençant bien à l’ensemble, le résultat porte sur un vin exprimant à merveille son terroir.

Côté accords, je boirais le CMS en savourant du canard, confit ou magret. D'ailleurs, le gibier me semble une option des plus exquises. Pourquoi ne pas accompagner le tout de légumes de saison? Disons une purée pommes de terre et céleri rave, agrémentée d’ail du Québec. N’oubliez pas la crème ou bien encore un fromage pour le gratiner… Je vous suggère le 14 Arpents de la fromagerie Médard du Saguenay-Lac-St-Jean. Une merveille!

Code SAQ 10354478

Avant de finir

Je vous laisse avec un petit rappel. Pour amateurs ou néophytes, les huîtres sont à point! Elles se trouvent à nos portes depuis septembre. En fait, les mois finissant par ''bre'' restent idéaux, afin de mettre à la bouche ces petits bijoux à la chair délicate et savoureuse. De plus, vous les trouverez chez votre épicier ou votre poissonnier préféré. N’hésitez pas à bien vous renseigner sur la façon de les choisir, les ouvrir et bien-sûr, les servir. Le mousseux, proposé ci-haut, demeure un bon choix pour accompagner votre entrée ou repas d’huîtres. Je vous souhaite bonne dégustation, avec modération… ou non! ;)

Cheers,

Rémy

mardi 4 novembre 2014

QINQ HUA, Quartier chinois, Montréal



Disons-le, il y a de ces soirées où l’envie de préparer un plat qui ferait oublier une journée de travail acharné nous manque, alors qu’on est épuisé et que même la pensée de saisir le couteau afin de se mettre à l’œuvre nous place dans l’inconfort, alors il est facile de sortir casser la croûte! Oui, c’est exactement ce qui s’est passé ce soir là quand je me suis laissé entraîner par l’idée tout-à-fait simplissime mais réjouissante de déguster des dumplings à la soupe de Qing Hua. Direction St-Laurent et Viger dans le quartier chinois, je me délecte d’avance de ces bouchées pleines de bouillon explosant dans la bouche. Rien de compliqué, un plaisir pour le palais.


Nous y voilà. Le centre-ville de Montréal fourmille d’activité et cela me remplit d’énergie. Tout compte fait, je ne suis pas déçu d’avoir cédé à ma paresse, je dois bien l’avouer. Je sais, dit ainsi, tout semble parfait. Léger désenchantement après mon entrée chez Qing Hua; les boîtes empilées pèle-mêle à l’entrée me laissent perplexe. Cela dit, je n’en fait pas un plat, mais me dirige plutôt vers une table afin de prendre mes aises et scruter le menu.

Je jette un coup d‘œil aux lieux. Sobrement décoré, je suis ravi qu’on évite les plantes de plastique et la décoration banale et peu recherchée faisant légion chez de trop nombreux restaurateurs asiatiques. Sautant donc au menu, mon estomac me fait sentir l’envie que mes yeux lui infligent. Les combinaisons sont alléchantes et variées. Ma convive et moi partageons des ravioles au porc, crevettes et poireau ainsi que d’autres à l’huître, chou et porc. L’astuce de ce plat est plus que la saveur elle-même. La spécialité chez Qing Hua réside dans le plaisir à boire la soupe dans laquelle la chair baigne. Mes papilles sont enchantées et en redemandent. De plus, les portions sont costaudes.

L’atmosphère est légère et décontractée. Des étudiants, des couples, des solitaires, des asiatiques et des gens tout azimut. Il n’y a pas de norme ici, ce qu’on veut c’est la convivialité et la bonne chère. Simple, mais indémodable. Pas trop bruyant. Le plaisir est palpable. On y va pour la vibe et non pour le service un peu froid et parsemé d’inattentions. Cela dit, il est sous-entendu que le décorum n’a pas été prioritaire. Les attentes étant dans l’assiette, considérant d’ailleurs la cuisine ouverte, cela compense. Seul bémol… Les toilettes sont malpropres. Décevant quand on regarde l’ensemble. Ne nous arrêtons pas là. Je vous le recommande chaudement. Surtout à 10$ l'assiette.

Bien repu et l’esprit en de bonnes dispositions, je vous suggère une promenade digestive à travers le quartier chinois. Allez goûter une pâtisserie chinoise sur de la Gauchetière, si votre gourmandise vous y porte. Les pâtisseries chinoises sont proches des  européennes, car elles demeurent le fruit d’échanges entre Occident et Orient. Cependant, ne vous-y méprenez pas, ces douceurs asiatiques sont moins sucrées, à la limite du fade sans en être dépourvue d’intérêt. Gardons l’esprit ouvert.

Voici une citation du livre Physiologie du goût de Jean Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826), qui est un des pères de la gastronomie et cela va comme suit; «les animaux se repaissent; l'homme mange. L'homme d'esprit seul sait manger.»

Ce jeudi, ne manquez pas ma chronique proposant cinq différents alcools à moins de 25$. Vin blanc, mousseux, vin rouge et bière s'inscriront à l'ardoise, de quoi vous inspirer pour la fin de semaine. 

Sur ce, bon appétit!

Rémy