Photo : Érablière, Tourisme Trois-Rivières
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Il y a un
je-ne-sais-quoi dans l’air. Le gazouillis des oiseaux commence et la chaleur se
dévoile peu à peu. C’est à tout le moins un début. Ce qu’il y a dans l’air
semble aussi être la part des anges, telle la vapeur de la distillation du
scotch s’envolant dans le ciel de l’Écosse. Les anges écossais s’enivrent de la
vapeur des éthers, les nôtres se délectent de celle des érablières au printemps. Nos corps et nos esprits engourdis par la
sédentarité dégèlent au rythme de la nature. La fièvre printanière monte en nous comme la sève coulant dans les
arbres, lentement. L’eau d’érable coulera en abondance dit-on. L’hiver a été
rude et les acériculteurs semblent optimistes. Le bouillonnement dans les cuves
des érablières nous appellent comme une ode à la joie et au temps doux. À la
gourmandise aussi. Je répondrai à l’appel de multiples façons.
De plus en
plus, l’identité culinaire québécoise balance entre modernité et tradition. J’ai
abordé ce sujet au mois de décembre dans une chronique portant sur un Noël.
Dans la même suite d’idées, je trouve deux aspects de la cabane à sucre
intéressants. Ce qui se place comme étant une tendance urbaine actuelle, la
cabane à sucre gastronomique se développe, surtout à Montréal. Il y a que la
perspective d’un tel repas traditionnel, mais de façon plus travaillée et avec
plus de finesse, donne du renouveau à l’expérience vécue. Surtout en
considérant la plus courte distance à parcourir pour manger un des repas les
plus appréciés de la saison. La cabane à sucre du
Vieux-Port de Montréal au Scena demeure un incontournable au rythme du violon et d'un dj. Laurent Godbout,
chef-propriétaire de Chez l’Épicier sera le chef attitré. Ce grand chef
montréalais fût le premier québécois à participer aux olympiades de la cuisine
cette année au Bocuse d’Or, à Lyon, en représentant le Canada. Il s’agit de la
plus haute compétition culinaire au monde, exigeant des mois de préparation.
Certains
chanceux iront à la cabane à
sucre Au Pied de Cochon. Celle-ci ne
se trouve pas en ville, plutôt en campagne. Très gastronomique et avec un menu
de classiques revisités avec des produits nobles tels que le foie gras.
Il y a aussi
l’option de la cabane à sucre traditionnelle. Aller en nature, déguster un
repas plus rustique à l’établissement de votre choix. Entre amis et en famille,
c’est vraiment agréable. Il y a l’ambiance aussi. Ceux qui veulent l’ultime
expérience et un dépaysement, il y a le Festival beauceron de l’érable. Situé
surtout à Saint-Georges, du 22 au 29 mars, la Beauce vous convie dans ses
splendeurs rurales afin de festoyer autour de notre produit national. C’est
avec fierté que la Beauce peut se targuer de produire des gammes variées de l’érable
de haute qualité. Théâtre, amuseurs publics, spectacles de musique, animaux et
bien plus seront au rendez-vous.
Ma
collaboration avec Le Bièrologue continue
depuis ma chronique de novembre. C’est dans cette boutique d’épicerie fine et
de microbrasserie que j’avais fait une entrevue
sur l’endroit, la bière et le terroir. Ce mois-ci, je suis allé voir ce que le
monde brassicole avait à offrir avec ses brassins au sirop d’érable. David, le
propriétaire, m’explique que la bière n’est pas elle-même brassée avec le
nectar sucré de l’érable. Il s’agit plutôt d’un style, par exemple une double,
auquel du sirop a été ajouté. Ça donne du cachet à certains produits, selon
leur méthode de brassage. David suggère des sucreries de l’érable, des
vinaigres du même produit et trois bières de choix. Les voici.
- La british à l’érable, À la Fût, Coop de travail de St-Tite, bière brune aux noix à l’érable
- Tord-vis, les brasseurs RJ, bière forte à l’érable sur lies
- La Suzanne Marceau, Microbrasserie de l’Île d’Orléans, ambrée au sirop d’érable de l’Île
Il y a de
fortes chances que vous puissiez les trouver à votre boutique de microbrasserie préférée.
Sélection de bières chez Le Bièrologue, photo de Rémy
M. Gagnon
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Pour leur part, Première Moisson ont lancé une ligne de
produits autour de l’érable. La boulangerie nous offre un chausson géant de
pâte viennoise au cœur rempli de crémeux à l’érable, parsemé de pépites d’érable
et de pacanes. La pâtisserie nous délecte avec ses croissants fourrés à la
crème et sirop d’érable, trempés dans la même sucrerie. Décadent. On y trouve
de plus les dômes chocolatés et les tartes, des financiers, toujours à la même
saveur. J’ai su que le producteur du sirop utilisé chez votre succursale
Première Moisson la plus proche se trouve à être le maître-charcutier de la
maison, Jean-Marie Esnault. Son érablière, située à Saint-Joachim-de-Shefford,
se nomme Légende de Nokomis, telle la merveilleuse histoire amérindienne du
même nom. La charcuterie qu’il a créé aux saveurs sucrées-salées se compose de
porc, de pacanes et d’une mousseline de porc à l’érable. Ça promet.
Photo: Première Moisson
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Voilà plusieurs manières de
profiter du temps des sucres en temps différents. Je me réjouis d’avance du
plaisir que je connaîtrai à profiter de la saison du renouveau. Les balades
dans l’air se réchauffant vivifient. Particulièrement celles faites à la
campagne lors d’une visite à une cabane à sucre, le ventre excessivement plein
et l’esprit léger. Le parfum de boisés en dégel offre une perspective
intéressante de l’expérience, surtout quand on est bien accompagné. Le parfait
bonheur!
Rémy M. Gagnon