Marchés publics
Si soleil n’est
pas toujours dans le ciel cet été, au moins doit-il l’être dans l’assiette.
Après une chronique où Montréal nous chantait la pomme pour la découvrir, au
tour de la pomme de chanter ses saveurs. En pleine saison de la florissante et
riche agriculture de la Belle Province, pourquoi ne pas s’approvisionner en
circuit court, ou circuit local, pour notre nourriture? Bien-sûr il y a l’offre
des produits maraîchers d’ici chez votre épicier, mais il y a encore meilleur.
Le comble, c’est sûrement d’aller à la rencontre de gens à l’origine de vos
salades, radis, petites baies et compagnie. Les tomates deviennent fabuleuses
quand M. Séguin vous les raconte. Le circuit court, c’est de la ferme à la
table. Ça peut aussi être l’agriculture urbaine, votre jardin urbain de balcon.
Ou encore un lot dans un jardin communautaire. Comprenons donc qu’en plus de mieux
connaître ce que nous croquons, nous faisons un pas pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre émis par le transport. Par exemple, vivement le bio,
mais à quel prix quand le tout vient du Mexique alors que les fraises de l’Île
d’Orléans se retrouvent plus près. Elles
constituent d’ailleurs un délice sans équivalent. Soit disant, les
fraises d’automne sortiront bientôt. Un peu moins sucrées que leurs pareilles d’été,
mettons la dent dessus.
Faisons un tour
des Marchés publics de Montréal
(MPM) avec un brin d’histoire. Chaque marché a ses particularités et ce,
pour tous les goûts. Ces lieux sont de véritables bains de culture où
foisonnent les diverses ethnies de Montréal et des environs. Il est à noter que
les banlieues comptent maintenant leurs propres marchés publics. Prenons l’exemple
de celui de Longueuil ou de La Prairie sur la Rive sud. Vous n’êtes qu’à un
clic de souris de connaître le marché le plus près si l’expérience montréalaise
n’est pas cette fois possible. Sur les étals vous attendent des surprises
desquelles les producteurs n’attendent que de vous en parler. Qu’il s’agisse de
comment farcir de belles fleurs de courgette avec un fromage d’ici et de la
ciboulette, ou bien de savoir quel homard choisir, laissons-nous tenter par de
nouvelles aventures culinaires.
Citons M. Jean-Pierre Lemasson, auteur et
fondateur du certificat en gestion des pratiques socioculturelles de la
gastronomie à l’UQAM, dans le magazine Caribou du printemps 2015. «Nous sommes
des cosmopolites culinaires, mais des locavores alimentaires.»
Photo: Guide Debeur |
MARCHÉ JEAN-TALON ET PETITE ITALIE
Autrefois appelé
marché du Nord, cet endroit fût jadis planté dans le sillon du passage reliant
le sud de Montréal au nord, alors que le développement de ce coin n’était pas
encore fait. Nous sommes officiellement en 1933. Le temps passa et connaissant
des périodes tantôt prospères, tantôt difficiles, cet endroit devient ce qu’on
connaît aujourd’hui comme le marché Jean-Talon en 1983.
Ce carrefour de
la gourmandise, portant le nom du premier Intendant de la Nouvelle-France, habite
de nos jours de multiples producteurs de fruits et légumes. Attention de bien
distinguer ceux-ci des importateurs qui se trouvent plus au milieu de la place
centrale. Il est facile de discerner le produit local de l’importation. Il n’y
a qu’à poser des questions aux gens des comptoirs.
Un tour rapide
avant d’acheter prévient les déceptions. Non pas que certains offrent de
mauvais produits, mais cela permet de se faire une idée des prix et des
qualités. Au moment de l’achat, il faut prévoir de l’argent comptant et, de
grâce, des sacs réutilisables.
Si la faim assaille l’estomac, on lui fait
esquive avec un fish ‘n’ chips et des huîtres à la poissonnerie du coin. Ou
bien l’allée des magasins, au bâtiment principal, offre bien d’autres
savoureuses collations.
Bien plus que
des fruits et légumes y sont offerts. Marchands d’huiles, Épices de Cru, le
marché des Saveurs (produits artisanaux, fermiers et de terroir), boucherie le
Prince noir et bien d’autres vous offrent ce qu’il y a de plus sublime. Presque
toute tentation épicurienne s’y trouve. Impossible de ne pas tomber dans le
péché de la gourmandise. Tâchons d’être raisonnables. Ou pas. N’oublions pas de
faire provision d’ail du Québec. Quel ennui cet ail blanc et germé de la Chine
comparé aux effluves parfumées de l’ail d’ici.
N’oublions pas
que ce marché se trouve en pleine Petite Italie. Prendre l’espresso, à même le
comptoir, pour se ragaillardir demeure efficace avant d’aller chez Milano sur
St-Laurent pour faire le plein de pâtes fraîches, d’olives, de parmesan et
peut-être d’huile de truffes. Bref, un tour là-bas s’impose et pour
en savoir plus, voici une chronique plus détaillée ici.
MARCHÉ ATWATER ET CANAL LACHINE
Aux abords du
canal Lachine et habitant un magnifique édifice de style art déco, lui valant d’être
un des plus beaux édifices de Montréal, le marché Atwater constitue le deuxième
marché public en importance. Comme le marché Jean-Talon, il a été érigé en
1933. La simple visite du quartier est agréable, mais quand on découvre les
spécialités qu’offrent les maraîchers, bouchers, fromagers et autres, il y a
encore plus de quoi se réjouir. La qualité et la diversité des produits frappe
l’imaginaire culinaire et promet des repas exquis.
Après les
commissions, quand la faim se pointe le nez, il faut se rendre à l’un des restaurateurs
rapides. Disons les Satay Brothers qui viennent d’ouvrir un restaurant semblent
victimes de leur succès. Leur soupe au bouillon de coco, cari rouge, œuf de
caille et tofu excite les papilles. Leurs satays, ces brochettes indonésiennes
ou malaises, sont savoureuses. Évidemment, il s’agit de la spécialité de la
maison. Sinon, il y a multitude de bonnes tables simples et excellentes.
Si le cœur y est
et que le soleil étire ses rayons jusqu’au marché Atwater, la terrasse
St-Ambroise est l’endroit tout désigné pour lézarder sous la chaleur estivale.
S’y trouve le site de production de leurs gammes de bières, nous pouvons voir
les cuves de l’extérieur. La photo qui suit montre cette terrasse dans ses plus
beaux atours avec les silos du vieux bâtiment industriel en fond de trame.
Superbe!
Photo: Rémy M. Gagnon |
MARCHÉ MAISONNEUVE ET AUTRES MARCHÉS DE
QUARTIER
Le marché
Maisonneuve offre une place publique au décor saisissant, ayant en son sein une
fontaine de style fermier d’une beauté exceptionnelle. C’est sans parler du
bâtiment original du marché qui se dresse derrière avec une architecture qui
parle d’histoire et charme l’œil. Les nouvelles installations du marché, ayant
fêté leurs 20 ans cette année, abritent boucherie, poissonnerie, boulangerie,
fruits et légumes, fleuriste, fromagerie et plus encore. Il s’agit plus d’un
marché de quartier car l’offre alimentaire n’est pas aussi variée que dans les
deux marchés précédents, mais le site lui-même en vaut le détour.
Pour le café
avant ou après, Hoche café offre des lattés, thés, matchas, bouchées et autres exquises
denrées. Situé à un coin de rue du marché. La pâtisserie Marie-Antoinette,
réputée pour offrir dans les meilleures pâtisseries de Montréal, nous attend
avec ses desserts fins et délicats. Pour
manger un repas de type bistrot ou pour le déjeuner, la porte d’à côté,
Bagatelle, est très bien aussi. Le tout est situé dans le même coin de rue.
Pour ce qui est
des autres marchés de quartier, il suffit de visiter le lien ci-haut mentionné
afin de visiter le site web des MPM afin de connaître leur adresse.
À NOUS PLAISIR ET RIPAILLE
Dans toute cette
richesse de l’offre alimentaire du Québec agricole et de l’élevage, voici des
marchés qui se surpassent pour servir aux gens ce qui se mange de meilleur. Il
s’agit de véritables bains d’histoire et de culture à notre portée. Ne reste qu’à
inviter amis et famille à la maison et de partager les découvertes. Celles-ci
peuvent être dans l’assiette, M. Séguin qui vous a raconté ses tomates, des
photos des plus beaux atours des marchés. Nous sommes chanceux de posséder ces
lieux formidables, véritables creusets gastronomiques. Cette deuxième
chronique, encore une ode à l’été, précède la troisième et dernière qui fermera
ce dossier estival sur les merveilles alimentaires et culinaires montréalaises.
On se retrouve dans un mois avec un texte qui brossera sommairement le portrait
de Montréal comme capitale gastronomique.
«La découverte d’un
mets nouveau fait plus pour le genre humain que la découverte d’une étoile»
Jean Anthèlme
Brillat-Savarin, un des pères de la gastronomie
Rémy M. Gagnon
Étudiant au B.A.A. en gestion du
tourisme et de l’hôtellerie, ESG-UQAM et ITHQ
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