mercredi 10 février 2016

Zizanie médiatique

Une photo en l’honneur du sujet… allons savoir…



Trashy burger- Photo; Pinterest- The vulgar chef

J’entends des bruits, j’entends de cris, des rugissements et des sifflements. Dans cette jungle où tout paraît permis et où on croirait que préside la loi du plus fort, l’univers des médias de la bouffe est devenue plus éclatée, dispersée et morcelée. Les divers rois de leur propre tribune, les blogueurs, chroniqueurs et autres protagonistes de la restauration et de la ripaille sont dans une lutte sur le web pour gagner leur part du lectorat. Je fais une montée de lait? Certainement pas. Seulement, ce n’est pas sans émotion que j’aborde ces premières lignes.

Mettons la table.

L’entrée avant le plat principal

L’amorce de la présente réflexion, je la dois à David McMillan, copropriétaire du fameux restaurant Joe Beef. Il a mis, la semaine dernière, sur Twitter le texte Problems with food media du site First we feast. Le constat est clair. Nous nageons en pleine dérive médiatique dans la sphère gastronomie. À commencer par le top 10 du meilleur hamburger qui, franchement, n’est que l’agglomération de résultats de recherche Google. Quel est l’intérêt? Ces palmarès banals n’apportent rien de plus que de résumer ce qui se trouve dans les deux premières pages du moteur de recherche. Il y a aussi ces starlettes autoproclamées écrivant combien elles sont fières d’avoir un extra envoyé par le chef à leur personne-même, maison offrant. Félicitations pour ton influence dans la blogosphère. Merci de cette profondeur, cet égo journalistique.

Dans la faune gastronomique

 À l’image de la cuisine, peut-être faut-il plus de qualité et moins de quantité? On demande aux chefs et restaurateurs de toujours faire mieux et ce, malgré que la plupart des plumes de la gastronomie qui restent mainstream. Est-ce égal? Paradoxalement, les écrivains de la bonne chère ont peur d’être jetés en dehors du cosme de la restauration, d’être sur la liste noire des exclus. Pourtant, bien des maîtres d’hôtel soupirent quand ils appellent pour réserver. « Bonjour, je suis untel blogueur, j’ai 10 000 followers, alors je veux le souper à 50% s.v.p. ». Où est passée la place de l’éthique? Oui, l’éthique, gardienne des valeurs et des normes, garde-fou des écarts, surtout quand nos écrits sont publics. La vérité réside dans le fait que le journalisme doit révéler les faits et non permettre de se cacher dans des écrits superficiels.

First we feast relate dans son article que trop souvent, on ne racontera le peu de confort qu’offrent les chaises ou bien encore qu’un certain restaurant dont tout le monde parle n’était pas à la hauteur d’une telle réputation. Je me retiens d’en nommer, ce n’est pas l’objet ici, ni mon style. J’ai toujours primé la qualité du texte et le sujet. À la place, beaucoup écrivent comme si elles disséminaient des pépites de faux or, dont le seul intérêt est d’en faire miroiter le pâle reflet de contenu glamour. Le but? Faire grimper le nombre de lecteurs. Dans mon cas, j’ai choisit de ne pas publier sur ce que je ne recommanderais pas. Je ne fais pas de l’hypocrisie journalistique, mais du mutisme. Choix personnel. La cacophonie du gourmand s’amplifie à mesure de la recherche pour le trafic web et la notoriété. Mes lecteurs me sont fidèles, même sans coup d’éclat. Cela motive à écrire autant qu’un chiffre qui est, comme l’argent, pour le seul montant, on n’en a jamais assez. Cela ne m’a pas empêché d’avoir des milliers de lecteurs sur Chroniques Gourmandes Montréal et TourismExpress la relève. La satisfaction d’écrire, par exemple un blogue, devrait passer par la plaisir de communiquer, de partager ses passions, l’amour du partage. Nous sommes au service du lecteur et non le contraire. Le message d’abord et non une tribune de l’égo. Le public mérite mieux, plus profond.

Écrire peut être plus démocratique que seulement être la chasse gardée des journalistes professionnels. C’est bien ainsi, mais chacun a le devoir, comme communicateur, de se poser la question; qu’est-ce que j’apporte au discours gastronomique? Vivement la liberté d’expression, mais pas au point d’assurer une certaine expertise. Ou encore on parle en bien des restos qui ne sont même pas ouverts (HeatMap de Eater). Voilà comment perdre le lecteur. Trop de choix tue le choix. La pléthore d’amants des lettres de la fine cuisine ont déjà perdu l’intérêt du lectorat où celui-ci se perd dans une mer d’informations de peu de substance et dont les sujets inondent les esprits. Avez-vous entendu parler du dernier beigne de chez truc-machin-chose?

Dans une autre catégorie, nous trouvons les magazines culinaires. J’en avais parlé dans un précédent article de décembre 2014, citons les recettes de poutine du journal 24h ou plus largement ici, les articles édulcorés de ces magazines. Il y a les photos de faux party qui ont l’air si incroyablement amusants dans la cour arrière de chez Ricardo et les recettes dont les photos des plats offrent au lecteur des images si parfaites que n’importe qui se trouverait médiocre en comparant sont plat à celui photographié. Le tout, dans de la vaisselle vintage sur des planches de bois blanc vieilli. Oups, c’est vrai, j’ai vu que ce type de bois n’est plus à la mode dans le monde du stylisme culinaire cette année. Pour moi, cela subsiste en un succédané de la même lignée, fois après fois. Oui c’est magnifique, mais loin de la réalité.

J’ai pouffé de rire au Bye-Bye de Radio-Canada lorsque j'ai écouté la parodie de Trois fois par jour. On sentait le malaise face au vide que les concepteurs télévisuels ont voulu nous transmettre. J’ai même un ami qui a fait un lapsus, il a dit « trois fois rien », sans même y penser. Je ris dans un esprit critique. Le public n’est pas dupe de ce qu’on lui sert, il sait reconnaître le creux. Avant, certains s’offusquaient de ma critique envers Marilou et son mari. Maintenant, beaucoup moins. Je ne pourrais finir sur le cas des magasines sans parler, tel que First we feast le fait, des 100 façons (ou bien sans façon!) de se faire une rôtie de pain beurrée à l’avocat. Typique. Banal. Next!

Ai-je vraiment besoin de parler des émissions de cuisine actuellement à la télé? De l'apothéose du ridicule dans Recettes Pompettes?

L’entremets

Le présent article a vraiment pris vie dans mon esprit alors que j’ai lu Death of expertise par Tom Nichols dans The Federalist. Cet article stipule que trop de gens se proclament connaissants d’un domaine. Cependant, l’habit ne fait pas le moine, encore faut-il que ce soit plus qu’un costume. La vraie expertise réside dans la connaissance qui dépasse largement les recherches Google et les définitions Wikipédia. Ce qui est dommage, c’est la perte d’intérêt pour les vraies questions dans les écrits gastronomiques. Nommons la traçabilité, le vrai terroir, la gouvernance alimentaire, les marchés publics, l’alimentation et bien plus encore. Nous pourrions être surpris de l’impact transformationnel de certains textes sur les faits alimentaires. Ce n’est point possible avec les sujets de surface.

Je prends l’exemple des Ateliers de l’honnête volupté qui regroupe chaque mois cet hiver des chercheurs, des professionnels de l’alimentation et des amoureux de la gastronomie pour écouter gratuitement des conférences sur de passionnants sujets. Voilà la vraie expertise. De la profondeur dans le discours gastronomique.

La cerise sur le sundae

Ma vision sur la question s’est affinée avec, finalement, la lecture de Séduire par les mots de Jean Dumas, professeur de communications et relations publiques à l’Université de Montréal. Je résumerai que pour des communications efficaces, il faut être accueilli, être entendu. Ce que M. Dumas appelle la langue de bois relate comment éviter ce style vide et édulcoré par des mots d’alliance creuse et artificielle. Le message doit donc être de substance. Le lien avec le présent va de soi. Inutile d’aller plus loin.

Sommes-nous à l’âge d’or des écrits gourmands? Je ne crois pas. À mon avis, nous l’avons dépassé. J’espère qu’une certaine perte d’intérêt public en la matière découragera les écrivains seulement en quête de statistiques de lectorat et qu’il y aura moins de forme et plus de fond.

Je vous remercie une fois de plus de votre constance, cher lectorat, cela me donne toujours plus envie me dépasser pour vous offrir des sujets variés et je l’espère, intéressants. Les faits alimentaires sont riches d’apprentissages et d’émerveillement. Il faut seulement savoir dans quel champ cueillir ses fleurs.

Amicalement,

Rémy M. Gagnon

Étudiant au B.A.A. en gestion du tourisme et de l’hôtellerie, ESG-UQAM et ITHQ

1 commentaire:

  1. Mes traitements de chimiothérapie...

    Je reviens maintenant pour partager mon expérience parce que la douleur et la souffrance émotionnelles que j'ai ressenties à cause du cancer du sein se sont atténuées. Je pleure encore lorsque je raconte mon histoire, mais je ne me sens plus comme une victime du cancer.
    En juin 2005, j'ai commencé la chimiothérapie. Mon oncologue m'a recommandé de commencer par la chimio puis de subir une intervention chirurgicale. J'ai dû subir 8 cycles de chimio, une fois toutes les deux semaines. C'était ce qu'on appelait la dose dense. J'ai reçu trois cycles d'AC, trois cycles de Taxotere, puis le reste sous Taxol. Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Le premier cycle de chimio n'a pas été aussi mauvais que je le pensais. Je n'étais pas si malade. Je me disais que je pouvais le faire. La chimio n'était pas si mauvaise. Bon sang, j'avais tort. Le deuxième tour m'a frappé de plein fouet. Mes globules rouges étaient bas, alors on m'a fait une injection de Procrit. Je tombais normalement malade le troisième jour. Je me rendais au traitement le jeudi, on me faisait la piqûre de Procrit le vendredi (si nécessaire), puis j'étais malade au lit pendant 3 à 5 jours. Lors du cycle suivant, je n'ai pas reçu la piqûre de Procrit. Je me sens toujours malade, mais pas autant que lors du dernier cycle. Lorsque je suis tombée très malade lors de mon tour suivant, après avoir reçu la piqûre de Procrit, j'ai réalisé que la piqûre aggravait mon état. J'ai donc continué à chercher des herbes naturelles et je suis tombé sur le centre d'herboristerie du Dr Itua qui soigne des maladies comme l'herpès, le cancer, l'infertilité des hommes et des femmes, le charme, les douleurs corporelles, la maladie de Parkinson, la SLA, la SEP, le diabète et l'hépatite, Le Dr Itua était la seule solution à mon problème, j'ai donc acheté ses herbes médicinales et j'ai terminé le traitement complet comme on me l'a demandé, sans chirurgien, j'ai été guéri. Je lui ai demandé ce que je devais faire pour le remercier, puis il m'a demandé de témoigner de son travail, c'est pourquoi j'ai laissé ce message ici pour aider quelqu'un à relever le défi de la santé, Dieu merci ! Le Dr Itua allait beaucoup mieux.

    **N'hésitez pas à envoyer un message au Dr Itua à l'adresse drituaherbalcenter@gmail.com si vous avez des questions concernant les traitements ou tout autre problème de santé.

    RépondreEffacer